Gouvernance Partagée : L’élection sans candidat Les outils sont précieux, mais sont-ils suffisants ?
Le 18 septembre 2024, Expression s’est transformée en SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), avec pour mission de renforcer le pouvoir de penser et d’agir des professionnels et des organisations, face aux défis contemporains. Nous, sociétaires, sommes ainsi engagés dans une expérimentation de la gouvernance partagée. Et pour nous y aider des outils mais aussi des formations et des espaces de transformation. Parmi les outils que nous allons tester, il y a l’élection sans candidat. Pourquoi une élection sans candidat ? S’appuyer sur l’intelligence collective, assurer un maximum de légitimité, permettre de faire élire même les personnes timides, renforcer la confiance en soi des personnes plébiscitées : les avantages sont nombreux !
Pour résumer, concrètement, on peut dire que l’élection sans candidat se déroule en 7 étapes:
1. La définition de la fonction, du mandat et des critères de choix
2. Le vote avec détail des arguments pour chaque personne de son choix
3. Le dépouillement avec partage des raisons pour lesquelles la personne pourrait
remplir la fonction attendue.
4. Le possible report de voix à la suite des arguments partagés
5. Une proposition faite à partir des échanges et le suivi d’un processus de décision
par consentement
6. La personne est élue lorsqu’il n’y a plus d’objection, y compris la sienne propre
7. La célébration
Cette procédure ne propose pas de fait, la personne qui a obtenu le plus de voix (système majoritaire). Elle nécessite de faire appel à la sagesse du groupe, pour déterminer, non pas la meilleure personne, ni la plus « populaire », mais la personne la plus adéquate pour le poste.
Voici ce que nous enseigne la sociocratie. Mais l’élection sans candidat est loin de convenir à toutes les situations, elle doit être réservée à des fonctions clés. Elle peut présenter de nombreux écueils : le processus est long ; Il faut maitriser la décision par consentement ; émettre une objection sur la candidature d’une personne est difficile émotionnellement, pouvant susciter censure ou conflit ; enfin une bonne interconnaissance est nécessaire au sein du groupe.
Vous l’aurez compris, au-delà des outils, la gouvernance partagée repose sur la dynamique du groupe, sa capacité à accueillir et contenir tout ce qu’ils peuvent faire vivre à chaque personne. Le 8 novembre, Expression organise une rencontre-débat pour échanger sur les expériences de la gouvernance partagée.
Pour en savoir plus : ici
Laetitia Ricci, psychosociologue, coach et formatrice
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