Intérêt du travail en groupes restreints dans un dispositif de régulation
Le dispositif de régulation est une forme d’intervention qui vise à travailler sur la conflictualité qu’elle soit à l’œuvre au sein d’une institution ou d’une équipe.
En effet, si le désaccord, parfois exprimé avec des affects, fait partie du travail de construction et d’élaboration inhérent à la coopération, il peut aussi engendrer de la souffrance et des freins majeurs dans l’avancée du travail si les personnes se désinvestissent et se désengagent.
Dans le cadre du dispositif de régulation, il nous semble important, surtout si nous travaillons avec un groupe formé de plus de 14 personnes, de proposer un travail avec des petits groupes constitués de 5 à 7 personnes.
Il est nécessaire de donner à ces groupes une tâche à réaliser dans un temps donné et d’observer comment les membres de ces groupes s’organisent pour traiter cette tâche.
L’intervenant aura pris le soin de préciser qu’un temps sera également attribué pour restituer le travail des petits groupes en plénière devant l’ensemble des professionnels concernés par la régulation. Chacun des petits groupes devra se mettre d’accord sur les informations, les réflexions qui restent dans le groupe et ce qui est présenté lors de la plénière devant tous les professionnels.
L’intérêt de cette méthodologie est de permettre à l’intervenant d’observer ce qui se passe lorsqu’il est demandé au à un groupe de réaliser une tâche dans un cadre donné.
L’intervenant aura pris soin de trouver une tâche en lien avec les problématiques qui peuvent soulever de la conflictualité exprimée lors de l’expression des demandes de régulation.
Il pourra ainsi remarquer comment les professionnels s’emparent de la tâche proposée : Comment les personnes s’écoutent et élaborent en rapport aux différentes propositions qui sont faites ? Comment le groupe avance en rapport à la tâche à réaliser ? Est-ce que le désaccord est possible ? Comment est-il traité ou pas ? Par qui ? Qui prend ou pas des notes ? Qui décide et comment ? Est-ce que les membres du groupe se sentent concernés par ce qui est produit collectivement ? Comment les liens se tissent-ils entre les membres du groupe ? Comment les professionnels sont-ils prêts ou pas à se soutenir au moment de la restitution en plénière ?
En fonction de la conflictualité qui est exprimée, déniée ou ravivée au moment du travail, il est nécessaire que l’intervenant puisse contenir ce qui se passe dans le groupe pour que d’autres types de mouvements, de processus puissent se mettre en place.
Laisser des groupes travailler sans intervenant peut être risqué dans un dispositif car, consciemment ou inconsciemment, les membres du groupe peuvent rejouer les difficultés habituelles qui empêchent le travail collectif.
L’important est de permettre aux professionnels de prendre conscience qu’ils peuvent mettre en place d’autres attitudes, d’autres comportements, d’autres postures que celles mises en place habituellement lorsqu’ils travaillent ensemble et que ces changements peuvent avoir des effets sur la conflictualité. L’intervenant doit penser la constitution de ces groupes en lien avec l’analyse des demandes de régulation.
Nous vous proposons de revenir sur cette question dans le Flash-Méthodo du mois de décembre.
Christine Olivier, psychosociologue
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